Manuel s’annonce mi-homme, mi-mode d’emploi comme une interrogation qui s’acharne sur la vie et sur l’espèce que nous sommes sur terre. Espèce parlante c’est au langage et à la perception que s’attaque Manuel. Et il le fait à un tel point tel que cela semble bien devenir universel, à notre échelle bien sûr, qui est petite mais globale à la foi. Ainsi Manuel est un format, musique est sa toile de fond, et à partir de là il se décline sans fin, à la recherche de sens ? de sons ? La question du sens est qu’il est partout : insaisissable, inévitable, piège ontologique sur lequel nous n’arrivons pas à nous empêcher de tomber! Et donc Manuel se relève, fort de nouveaux sens qui miroitent. à l’infini? Car il faudrait bien que cela s’arrête, que cela se fixe. Il faudrait bien que universel et infini se distinguent à la fin. Cela semble être le combat (in(c))lassable de Manuel-moulin à paroles D.Quixote de l'aube du XXIème siècle, hérault d’un temps passé et précurseur d’un temps futur. Alors c’est dans le son que Manuel s’arrête quelques instants. C’est dans le son qu’il trouve le répi et les forces qui lui permettent de continuer ; et nous aussi, qui l’accompagnons depuis belle lurette dans ces épreuves formidables remplies de passion, clins d’oeil, ironie, génerosité, sagesse, folie, que les mots seuls arrivent mal à d’éc’rire…
Manuel a un texte de base qui est celui du programme acoustique radiophonique Manuel. Dans celui-ci se mélangent des extraits d'un grand nombre de modes d'emploi avec le mode d'emploi du propre Manuel, d'autres textes d'Alvaro García de Zúñiga et d'autres textes choisis par celui-ci. Le matériau de base est vaste et maléable permettant de faire à chaque présentation des "Manuels" adaptés aux circonstances qui se présentent.
Le résultat de ces performances peut donc être très varié selon les participants et leurs nombre – jusqu'à présent "Manuel sur Scène" s'est joué avec entre 2 et 23 interprètes – ; selon les "disciplines" impliquées : comédie, musique, arts plastiques, art acoustique, vidéo ; selon le nombre des langues parlées, la locale étant cependant privilègiée, et aussi selon les invités spéciaux qui se joignent à "Manuel sur Scène".
Manuel est un chantier. Un travail en progrès, un fatras. par Manuel-Arnaud Churin
Manuel Lasuite
Maintenant Manuel avance à 12. Nombre idéal pour la diversité de langues et de personnalités sur scène:
Alínea Berlitz Issilva,Wénic Dominique Pierre Béaruné, Arnaud Churin, Rocco Giordano, Daniel Kientzy, Millaray Lobos, Emanuela Pace, Dominique Parent, Myrto Procopiou, Guillaume Rannou, Yves Rousguisto, Leopold von Verschuer
Mise en Scène : Arnaud Churin et Alvaro García de Zúñiga
Manuel Lasuite # Temps >< Espace
Manuel sur Scène est une pièce de théâtre "light", une "forme légère". Les performances se préparent en grande partie sur place en 8 jours de travail, voire moins.
Aucun décor n'est nécessaire, juste le même nombre de pupitres que d'interprètes.
Manuel cherchera à tirer partie de ce qu'il trouvera. Chaque performance devenant unique et originale.
manuel du manuel # description
Nous sommes en tenues de soirée, en tenues de concert classique. Devant nous il y a autant de pupitres que de personnes. Chacun exécute sa partition…
Cette « chorale », va tenter de « Comprendre la réalité à travers les livres et vice versa, les livres à travers la réalité et vice vice à travers la réalité la réalité et versa versa à travers les livres les livres » (extrait).
Par une écriture dynamique et quelques fois musicale le texte s’entend par contraste. Au milieu de la bouillie du mode d’emploi qui sonne comme un message publicitaire, quelques bribes de sens commencent à se faire entendre. Les spectateurs qui ont vu une présentation de nos expériences nous disent qu’ils sont rentrés dans une folie qu’ils reconnaissent. Il y a en chacun d’entre nous cette volonté de comprendre qui est renvoyée à l’opacité du monde. De plus le dispositif, entre concert et pièce de théâtre crée un moment ouvert, sans véritable clôture formelle.
Au fur et à mesure de la représentation, suivant les différents programmes, Manuel s’incarne de plus en plus, un des interprètes le joue plus particulièrement, il recherche toujours cette compréhension du tout, les langues, les objets, les consignes auxquelles il devrait se conformer. Il se dissout dans ce labyrinthe de sens ou même sa biographie est polyphonique, il se dessèche et fini par parler en hiéroglyphes….
Alvaro García de Zúñiga de par son écriture si singulière oblige les interprètes, les spectateurs à inventer.
Nous sommes beaucoup plus cosmopolites que nous le pensons, nous reconnaissons les langues et cheminons dans la forêt de tous les sons de toutes les langues…et le sens se dégage comme un enchevêtrement du sensuel et du sensé.
voir aussi :
Manuel à la Maison de la Poésie, or Manuel of home-made poetry &