Extraits de presse (2002) de la création allemande „OmU/THÉÂTRE IMPOSSIBLE“ de Alvaro García de Zúñiga
Si ça sent le sens ça pue
Démence, folie ou magie théâtrale fabuleuse ? Quelque part entre tout cela se situe le secret du solo monumental de Léopold von Verschuer sous le titre „OmU/Théâtre impossible“. (...) – joué par un interprète dépassant tous dans le tourment comique désopilant. (...) Le machiniste de Verschuer est un curieux homme de douleur, pourchassé, trempé et sans arrêt dans le chemin. De manière inexpliquable c’était une bonne soirée de théâtre. (WAZ, 3 juin 2003)
Énigme avec sous-titres
Mais que devient la machine si l’interprète se met à son compte ? Elle s‘éveille à la vie. Elle raconte des blagues et commente par des remarques caustiques l’action sur le plateau. Elle devient presque sympathique. Mais malgré tout elle meurt court-circuitée et se trouve éclipsée par la scène. Ceci et la poubelle parlante font de „OmU/Théâtre impossible“ un évènement théâtral tout à fait incompréhensible et absolument indispensable avec un acteur principal éminent. (Ruhrnachrichten, 1er juin 2002)
Un festival d’expérimentations
Le jury a aussi estimé que la première d’ouverture de “Theatre Impossible & Plano 9, Lisboa” leur valait un prix. “OmU atteint le niveau théâtral le plus haut. Diverti de façon intelligente, le spectateur se retrouve face à un un marathon scénique avec des périodes de désert prévues“ justifia le jury. (WAZ, 26 avril 2002)
„Theaterzwang“ commence par de l’acrobatie verbale
Un homme pose des questions – question sur question. Tout en s’imaginant les questions concrètement. S’il en saute une on le voit sautiller. (...) „OmU“ [“o..a.s.-t.”] – comme original avec sous-titres. O se joue sur la scène, U passe en lettres lumineuses en haut à droite sous le plafond. U commente et critique ce qui se joue en bas en O. Beaucoup du comique de ces cent minutes d’acrobatie verbale fabuleusement intelligente se développe à partir de la tension qui se crée entre le texte lumineux et l’acteur en chair et os. (Westfälische Rundschau, 22 avril 2002)
Torture amusante: mise en scène d’épuration
Dans les meilleurs moments de Dada de ce méta-monologue, toutefois explicité par des gestes, on croirait entendre Heidegger en costume de Schwitters faire en canaque la critique de Wittgenstein. (…) Par cette ironie la mise en scène essaye de se tirer comme Münchhausen par ses propres cheveux de la bourbe existentielle où elle se laisse réengloutir voluptueusement un instant plus tard. C’est un supplice délicieux, mais le supplice fait partie de toute véritable épuration. (Berliner Zeitung, 12 avril 2002)
Sous-titres réfractaires
Von Verschuer (...) s’élève durant la soirée jusqu’à une fureur orgasmique d‘éloquence. L’auteur, quant à lui, un Uruguayen vivant à Lisbonne, écrit ses textes en français – une méthode qui lui permet d’explorer à distance les champs d’associations de mots et de sons, d’en faire un jouet de sa force d’imagination. (...) Une expérience exceptionnellement stimulante. (Ticket/supplément du Kölner Stadt-Anzeiger, 21 mars 2002)
Versants de la langue
L’acteur de plus revendique la „réintégration du cerveau au théâtre“. A cette fin il faut apparemment d’abord jouer au golfe avec sa tête. (...) Pas du théâtre ? Mais oui. Ce que l’interprète exécute en langue et corps est frappant, la soirée est très drôle. (...) Mais non à la fin: voilà Leopold assis, riant et désespéré à la fois. Plongé dans une lumière blafarde il crie avec une voix rauque des phrases dans la salle. L’une d’elles est à la base de toutes les torsions de langue et d’élocution exécutées jusque là : „L’essence ment essentiellement.“ (Stadtrevue Köln, mars 2002)
Frère de Beckett
Dans la création allemande(...) Verschuer est un clown de l’art de la parole. Quand par des niches biscornues il se joue du corps, des mots et de la logique c’est un frère insolite de Beckett qui vous salue. C’est que l’auteur et metteur en scène Alvaro García de Zúñiga est un fou chaplinesque vivant en France originaire de l‘Uruguay. Sa pièce „OmU/Théâtre impossible“ ne peut être racontée. Quand Verschuer se perd dans la salade de mots alors les sous-titres peuvent s‘éveiller à une vie autonome pleine d’ironie et demander s’il y a „un psychiatre dans la salle“. Pas une soirée pour les amateurs de logique, mais une de la matière où poussent les fleurs de l’absurde. (Neue Osnabrücker Zeitung, 14 février 2002)
Réponse à aucune question
C’est de la dégradation du sens dans le fatras de langue que parle cette pièce de l’auteur et metteur en scène Zúñiga, originaire de l’Uruguay. (...) Ce machiniste veut vraiment raconter quelque chose à son publique et croit intensément à ses phrases (…) , comme si, avec sa conscience de la langue à la Arno Schmidt, il les avait plongés dans la confusion totale. (…) C’est un exploit vraiment impressionnant comment Verschuer interprète ces cascades de mots, les souligne d‘une gestuelle pleine d’imagination ou les recharge de significations tout à fait nouvelles. (Kölnische Rundschau, 2 février 2002)
Montagne d’ingrédients
Voilà que l’on peut s’imaginer ce que c’est que de marcher en équilibre sur le fil d’une lame. (...) La question si une telle pièce est bien jouable, Léopold von Verschuer nous en donne une réponse de toute souplesse et virtuosité. On peut qu’acquiescer, même si les sous-titres doivent parfois insinuer le contraire. (...) C’est bien ce qui est ardu dans la pièce de Zúñiga : Elle empile avec toutes sortes d’ingrédients une montage d’incertidudes dont le spectacle cependant tresse un tissu solide : (...) étincelant d’humour sur la tragédie humaine. (Kölner Stadt-Anzeiger, 1er février 2002)
Beckett ou comment mastiquer un „B“
Une rosée de 250 kilos de glaçons qui ruisselle d’une vitrine grillagée au plafond du plateau. En dessous un machiniste solitaire est assis et mène une conversation à résonance portugaise. Sens et être, les grands thèmes de la philosophie et du théâtre dominent les monologues du machiniste – joué par Léopold von Verschuer riche en facettes. (...) La mise en scène d‘Alvaro García de Zúñiga (auteur du texte) convainc par l’interaction de la machine de sur-titrage animée et d’une interprétation réussie. (NRZ, 28 janvier 2002)
„Wenn ich eine Frage stelle, wo stelle ich sie hin“
Un clown qui ne glisse sur rien d’autre qu’une consonne sonore de trop ou de moins dans un mot, mais cela en permanence. (...) Qui est cet homme, le spectateur voudrait le savoir tout autant que lui-même apparemment. Et puis on oublie peut-être cette question durant les questions qui se posent en chemin et que Leopold von Verschuer poursuit, explore. On les oublie peut-être aussi parce que leur trace est estompée par la virtuosité de la langue de l’acteur et par la précision de son langage du corps extraordinaire, langage qui, au théâtre avec ses joueurs de comédie, semble ici souvent extraordinairement ordinaire. Le drame de se “travailleur de théâtre parlant” n’a pas lieu autre part que dans ces langues, et elles sont son résultat, c’est qu’il y a longtemps que le drame a déjà eu lieu. L’évoquer et le faire vivre en tant que tel reste la tâche du spectateur à laquelle il est invité par l’acteur Verschuer qui lui en donne toutes les possibilités en renonçant aux autres, à celles qui présentent, qui représentent, qui exposent et par cela dissimulent. (Kulturserver-nrw, 25 janvier 2002)
Mots dits en italique
Avez-vous déjà essayé de dire un mot en italique ? Vous-êtes-vous penché sur la question “pourquoi poser une question si on peut tout aussi bien continuer à la porter” ? Mais que des machines aient le droit de se distraire, le saviez-vous ? Réponse négative à toutes les questions ? Alors vous devriez sur-le-champ réserver des places pour la mise en scène de “OmU/Théâtre impossible” d’Alvaro García de Zúñiga. (…) C’est un refus grandiose de toute validité et signification présumée des mots que Leopold von Verschuer célèbre avec une intensité et un comique impressionnant. (Westdeutsche Zeitung, 25 janvier 2002)
Crié : „Boucle la, giraffe“
Est-ce une sorte de prologue qui ne laisse jamais commencer la pièce ? Un hommage au machiniste de théâtre qui jamais ne se tient au premier plan et qui maintenant a son apparition grandiose et complètement absurde ? Ou une installation de mots ? (…) Quoiqu’on dise de la pièce du portugais Alvaro García de Zúñiga, une chose est certaine: Elle divise les esprits. Les uns gloussent dans leurs sièges pendant les tours d‘acrobatie linguistiques que Leopold von Verschuer nous joue avec une étonnante présence physique sur le plateau. D’autres, à la mine plus grave, sont à la recherche de phrases qui pourraient leur dire quelque chose. (Rheinische Post, 25 janvier 2002)
Jandlé dans la glace
C’est un „texte autour de rien“ que le portugais Alvaro García de Zúñiga agé de qurantequatre ans pose comme point d’interrogation absurde sur la scène. (...) „OmU/Théâtre impossible“ est une performance solo dans laquelle un machiniste de théâtre en bleu de travail (en toute virtuosité: Leopold von Verschuer) jongle avec syllabes et phrases en se „jandlant“* au delà de tout sens droit dans nos coeurs. (Süddeutsche Zeitung, 25 janvier 2002)
„OmU/Théâtre impossible“ a obtenu pendant le Festival „Theaterzwang“ 2002 à Dortmund le „Prix de la Fondation Kunst und Kultur du Land de Nordrhénanie-Ouestfalie et du Kultursekretariat NRW”.
agaagz