une guerre des mondes au monde des Jours de la Radio



Une sorte de Préface


Aucune de mes pièces, jusqu’à celle-ci, n’a eu droit à une préface. Et le terme est bien choisi, car ces quelques pistes, au-delà de la didascalie, ont une certaine valeur juste avant de « donner la face », soit, avant la première de la pièce qui va suivre.

Mes textes souvent s’occupent des étrangers, dans les acceptions les plus poly-sémiques avec lesquelles on peut charger ce mot. Dans ce sens déjà, Othello, occupe une place significative dans le « panthéon des références majeures » que je porte dans moi comme une valise inséparable, comme un appendice.

Mon théâtre, qui est né du théâtre musical, s'est développé à partir de bornes très précises suivant son chemin jusqu'à s'épuiser (pour utiliser une petite citation à l'excellent essai que Gilles Deleuze a dédié à Samuel Beckett), ou se suicider en se act-tuant dans "Actueurs". Avec ces trois petits textes de « ni théâtre » je crois avoir fermé un cycle de mon travail d'écriture théâtrale. Pour cette raison, d’un point de vue strictement littéraire et formel, radiOthello pour moi ne pouvait prendre forme sinon a posteriori à travers l’enregistrement et l’ « interprétation » par une machine de ce qui aura été dit sur scène. En ce faisant je cherche à assumer l’origine élisabéthaine de la pièce shakespearienne et en même temps à tirer parti de la possibilité de stocker information et mémoire autrement que par l’écrit qu’offre notre époque. En croisant ces deux lignes (de fuite), je cherche un résultat littéraire nouveau, qui ne soit pas la partition de ce qui a été monté, vu et entendu sur scène, sinon un texte créatif, un peu ludique certes, mais qui ouvre les portes à des nouvelles interprétations, lectures, approches…


A.G.Z.
Dossier radiOthello

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